Interdiction des écrans : comprendre et agir dans le secteur de la petite enfance

Les attentes liées à l’utilisation des écrans dans les lieux d’accueil des jeunes enfants évoluent. Quels sont les impacts des téléphones, tablettes et télévisions sur les moins de 3 ans ? Comment s’adapter en tant que professionnel du secteur ?

En 2025, la charte nationale pour l’accueil du jeune enfant a été mise à jour. Désormais, elle inclut une nouvelle préconisation concernant l’usage des écrans pour les enfants en crèches, EAJE et domiciles d’assistants maternels. Elle reflète les consensus scientifiques sur les effets de ces appareils sur les tout-petits.

La charte nationale d’accueil du jeune enfant interdit les écrans

📅 Depuis le 3 juillet 2025, un arrêté modifie les règles à suivre dans les lieux d’accueil des jeunes enfants.

⛔ Il y est désormais « interdit d’exposer un enfant de moins de trois ans devant un écran (smartphone, tablette, ordinateur, télévision) compte tenu des risques pour son développement. »

Cette indication, qui concerne tous les modes d’accueil (individuels et collectifs), découle d’une commission d’experts et de plusieurs études. Elles alertent sur l’utilisation des écrans à proximité de jeunes enfants.

L’impact des écrans sur le développement cognitif des enfants

Le rapport de la Commission « Enfants et écrans – À la recherche du temps perdu » mise en place par le président de la République ainsi que des études menées par plusieurs groupes de recherche scientifique sont les supports de l’arrêté. Ils mettent en évidence les conséquences liées à l’exposition aux écrans sur le développement cognitif des moins de 3 ans.

🧮 Les données de la Cohorte Elfe montraient que, déjà en 2013, le temps d’écran moyen des enfants de 2 ans était de 56 minutes par jour. Cette utilisation pose un problème. En effet, un communiqué de l’INSERM en septembre 2023 étudié par la Commission confirme la relation négative entre les écrans et le développement cognitif de l’enfant. Ils peuvent notamment causer :

• Des troubles de la parole et du langage liés à la baisse des interactions sociales ;
• Des retards dans le développement de la motricité : la télévision ou la tablette prennent la place d’autres habitudes utiles à l’enfant et sont responsables de sédentarité. En 2020, l’Anses révèle que 33 % des enfants de moins de 3 ans ne pratiquaient aucune activité physique d’extérieur ;
• Des perturbations du sommeil ou de la régulation des émotions.

La Commission appelle donc à une vigilance accrue, particulièrement dans la période clé des 1000 premiers jours de l’enfant. Attention : lorsque l’on parle d’exposition aux écrans, il faut prendre en compte :

• 👉 L’exposition directe : lorsque l’enfant visionne un programme sur la télévision ou sur une tablette par exemple.
• 👉 L’exposition indirecte ou « technoférence » : les écrans ont un impact même lorsque c’est l’adulte qui les utilise. Exemple : le portable, en captant l’attention de l’assistant maternel ou du professionnel en crèche, peut causer des problèmes de sécurité. Il peut aussi prendre la place d’interactions importantes au développement du tout-petit.

Agir en tant que professionnel de la petite enfance

En accord avec les recommandations, les nouvelles directives imposent une politique zéro écran pour les enfants en crèche, micro-crèche, haltes-garderies ou encadrés par un assistant maternel, y compris en fond sonore.

Ce que cela signifie pour les métiers du secteur :

🔁  Adapter les pratiques au quotidien

D’abord, il revient aux professionnels comme les éducateurs de jeunes enfants ou les auxiliaires petite enfance de garantir un environnement sans écrans dans les lieux d’accueil. C’est par exemple l’occasion d’organiser une session de réflexion au sein de l’équipe pour imaginer de nouvelles activités favorisant l’interaction ou le jeu libre.

🖥️  Réévaluer l’utilisation des appareils

Les usages à domicile chez les assistants maternels ainsi que les appareils personnels des professionnels sont aussi concernés par l’interdiction. Cependant, les outils numériques de travail et de fonctionnement mis en place dans les EAJE ne sont pas visés tant qu’ils ne se trouvent pas dans le même espace que les enfants (ordinateurs, outils de suivi et gestion …). Un affichage peut être mis en place pour rappeler les consignes. De plus, les espaces peuvent être repensés pour convenir aux préconisations.

🤲  Sensibilisation et accompagnement des parents

Enfin, l’exposition aux écrans se produit également en contexte familial. En tant que professionnel de la petite enfance, vous pouvez aborder leur utilisation avec les parents et discuter de leur impact pour favoriser un bon cadre d’évolution à l’enfant.

Écrans et enfants : faire évoluer votre pratique professionnelle

👉 Pour en savoir plus sur l’impact des écrans chez les jeunes enfants et découvrir des alternatives adaptées, le CFPPE, Centre de Formation des Professionnels de la Petite Enfance, propose une formation continue d’une journée accessible à tous les professionnels du secteur.

Avec nos formatrices, actives sur le terrain, vous pourrez :

• Analyser le rôle des appareils numériques au quotidien et dans les familles
• Comprendre les spécificités des effets des écrans sur les plus jeunes
• Réfléchir à des alternatives et obtenir des outils pour faire évoluer les usages

📆 Inscrivez-vous à notre formation L’impact des écrans chez les tout-petits le 13 octobre 2025 ou le 23 juin 2026 ! 

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